"Il faut écrire pour soi, c'est ainsi que l'on peut arriver aux autres." - [Eugène Ionesco]

Ma photo
Un grand merci à Natalie Milligan, co-éditrice de la "Frazette" ! D'abord, j'aimerais dire un grand merci à Maddy Clarke pour avoir créé mon nom. Vous aurez compris qu'il s'agit de la contraction des mots "français" et "gazette" ce qui donne ce joli nom de Frazette. Alors, oui, Frazette me voici. Je suis le journal des étudiants du département de français de l'Université Dalhousie, à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Mon but consiste à permettre l'accès à quelques-uns des meilleurs textes rédigés par les étudiants des cours de français du département. J'espère que vous aurez du plaisir à me lire et, surtout, que vous deviendrez membre et que vous laisserez vos commentaires. Bonne lecture ! Et au fait, comment trouvez-vous mon "image" ? Rendons à César ce qui revient à César... l'auteur de cette photo et de cette... créature... appellée au départ Manon-le-mannequin a été conçue par Julien Major, un étudiant québecois, dans le cadre d'un projet de finissants au cégep de Valleyfield. Manon incarne pour ainsi dire les mots. N'est-elle pas une belle représentation de notre Frazette ?

dimanche 31 janvier 2010

"Jour de souvenir" - par Natalie Milligan

Voici un très beau texte narratif,  rédigé encore une fois avec la contrainte du champ lexical. A vous cette fois de découvrir de quel champ lexical il s'agit ;-)  La Frazette


De l’intérieur de la voiture, la plage paraît tranquille, mais dès que je débarque le vent froid et violent assaille mon visage avec hostilité. Les nuages traversent le ciel à une vitesse impressionnante comme des soldats qui s’avancent sur un champ de bataille. Le temps est marqué par le bombardement continuel des vagues sur la plage. À chaque coup, l’eau enlève quelques grains de sable, les victimes de ce conflit perpétuel entre la terre et la mer. Je lutte contre le vent pour marcher, et je sais que je ne suis pas la première à me battre sur cette plage française. Auparavant des jeunes hommes se sont aussi battus pour franchir ce terrain, le poste de mitrailleuse délabré en haut de la plage reste le seul témoin du combat féroce qui a eu lieu; une sentinelle solitaire des gagnants et des perdants, de la victoire et de la perte.

La voix de mon guide pénètre mes pensés et j’écoute son discours à propos des ennemis, des alliés et des étapes de l’invasion, mais je vois seulement les visages de ces “guerriers”,  les jeunes Canadiens de mon âge, loin de chez-eux, de leur familles, de la vie quotidienne. Ils se trouvent dans un monde incompréhensible où leur seul but est de continuer, de surmonter les obstacles devant eux, de survivre. Les histoires des survivants m’inspirent, mais il reste d’autres histoires à raconter, dont il faut se souvenir, des histoires de sacrifices ultimes. Les combattants qui n’ont jamais réussi à remonter la plage, qui n’ont jamais revu leur famille, leur amour ou même la fin du jour. Une seule larme coule sur ma joue quand je pense à tout ceci. Leurs vies étaient trop courtes, mais leurs histories doivent rester dans nos mémoires car ils sont morts sur cette plage en Normandie, à coté de leurs camarades, pour assurer notre liberté.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire